Les microbilles de plastique dans les cosmétiques : impact, alternatives et réglementation

Ce sont de minuscules particules qui se glissent sans bruit dans nos produits du quotidien. On les trouve dans les gels douche, dans les dentifrices, mais surtout dans les crèmes exfoliantes, leur terrain de jeu privilégié. Et de millions d’entre nous ne s’en doutent même pas.

Pourtant, ces microbilles de plastique, invisibles à l’œil nu, sont en réalité quelque chose comme des centaines de milliers de microplastiques qui penchent en faveur de l’exfoliant. Et du coup, à la faveur de quelques mouvements circulaires tout en douceur, c’est un nombre équivalent à peu près du même ordre de grandeur d’excellents « recommandeurs » pour le dentiste et pour les océans qui sont en train de bénéficier de cette pollution.

Pourquoi cela se produit-il ? Que font notre Salle de bain et ses habitants pour l’environnement ? Pourquoi faut-il se méfier d’un bon « flush » ?

Qu’est-ce que les microbilles de plastique ?

Les microbilles de plastique, souvent présentes dans les produits de soin, sont des particules microscopiques ajoutées intentionnellement pour leurs propriétés spécifiques. Leur taille ne dépasse pas 5 mm, et elles se retrouvent principalement sous forme solide dans les cosmétiques.

Définition et origines

Les microbilles constituent un microplastique primaire. Elles ont été créées dans les années 1990 pour être intégrées directement dans les formulations industrielles. Leur production a véritablement décollé avec la démocratisation des formulations parfumées en milieu aquatique. Pour plaire aux consommateurs, ces nouveaux produits cosmétologiques promettent d’accumuler les bienfaits de la nature, tout en s’évacuant rapidement dans les eaux usées. Leur formulation dans un produit « lavant » devient alors un gage de qualité, d’efficacité et de satisfaction du client. En quoi ces produits sont-ils inefficaces et nuisent-ils à la biodiversité aquatique ?

Leur utilisation en cosmétique

Dans l’industrie cosmétique, les microbilles jouent un rôle clé dans l’amélioration des caractéristiques des produits. Par exemple, elles offrent une exfoliation efficace en éliminant les cellules mortes de la peau dans les gommages, tout en apportant une texture douce et homogène dans les crèmes et les gels. On les utilise aussi pour renforcer la brillance des shampoings ou assurer une meilleure tenue des produits de maquillage. Outre leurs propriétés techniques, ces particules sont prisées pour leur coût de production relativement bas et leur polyvalence, rendant les formulations plus économiques pour les fabricants.

L’Impact environnemental et sanitaire

Les microbilles de plastique, bien qu’utilisées massivement dans l’industrie cosmétique pour améliorer les formulations, posent des préoccupations majeures. Leur petite taille les rend invisibles à l’œil nu mais facilite leur propagation dans les écosystèmes aquatiques où elles causent des dommages irréversibles.

Pollution des océans et de la faune marine

Les microbilles issues des cosmétiques s’échappent des systèmes de traitement des eaux usées et finissent dans les mers. Elles représentent une part significative des 250 000 tonnes de plastique flottant dans les océans, un chiffre alarmant donné la capacité des microplastiques à persister des décennies dans les milieux marins. Ces particules ingérées par la faune marine, comme les poissons, planctons et crustacés, perturbent non seulement leur santé mais aussi les chaînes alimentaires. Plus grave encore, la concentration accrue de ces plastiques dans les océans pourrait, selon des projections, dépasser d’ici 2050 la masse totale des poissons si aucune intervention n’est entreprise.

Conséquences sur la santé humaine

Les dangers des microbilles ne s’arrêtent pas à la pollution marine. En transitant dans la chaîne alimentaire, elles s’introduisent dans les organismes humains via la consommation de fruits de mer contaminés. Ces particules microscopiques peuvent contenir des substances chimiques toxiques, dont les métaux lourds et hydrocarbures, déjà identifiés comme perturbateurs endocriniens ou neurotoxiques. Les résidus chimiques présents dans les plastiques s’accumulent dans les tissus, amplifiant les risques pour la santé, avec des impacts potentiels sur le système immunitaire, la fertilité et même sur le développement cérébral à long terme.

Alternatives aux microbilles en cosmétique

Les microbilles de plastique, bien que pratiques en cosmétique, présentent des dangers environnementaux majeurs. Face à ces défis, des solutions innovantes émergent pour réduire leur impact tout en maintenant les performances des produits.

Matières écologiques et naturelles

Les microbilles synthétiques n’ont plus la cote, et l’on s’oriente vers des substituts naturels. Les poudres d’origine végétale, comme celles qui sont tirées des noyaux d’abricot ou des coques de noix, sont efficacement utilisées pour l’exfoliation. Elles n’ont pas les inconvénients des microbilles, qui ne se dégradent pas et polluent l’eau, car quand ces poudres-là se sont usées et qu’elles ont bien fait leur travail, elles se dégradent complètement et sans résidu. Dans les cosmétiques labellisés bio, si vous lisez la liste des INCI (Nomenclature Internationale des Ingrédients Cosmétiques), vous ne trouverez jamais de microbilles, car leur usage y est interdit.

Innovations et substituts actuels

L’industrie investit dans des solutions de substitution visant à conjuguer durabilité et efficacité. Les polymères naturels tels que l’alginate extrait des algues ou les dérivés de cellulose, produits à partir de bois et de coton, se substituent aux microbilles pour offrir des performances comparables. Parallèlement, des matériaux innovants comme les perles de cire biodégradables sont employés pour leurs propriétés légèrement abrasives et leur respect de l’environnement. Ces avancées s’accompagnent d’efforts renforcés pour garantir une sécurité maximale et une amélioration de l’impact écologique des produits cosmétiques.

Législation et réglementations

Les enjeux environnementaux causés par les microbilles de plastique ont mené à des mesures législatives dans plusieurs pays. Ces régulations visent à limiter leur usage dans les produits du quotidien afin de réduire leur impact sur les écosystèmes.

Interdictions en vigueur

Depuis le début des années 2010, plusieurs États ont adopté des lois pour restreindre ou interdire les microbilles dans les produits cosmétiques. Par exemple, aux États-Unis, le Microbead-Free Waters Act de 2015 interdit leur usage dans les produits de soins rinçables. En Europe, la France a banni les microbilles de plastique dans les cosmétiques depuis janvier 2018. Ces mesures, bien qu’efficaces, concernent principalement les catégories de produits exfoliants, laissant de côté certains secteurs industriels où les microplastiques restent présents.

Initiatives européennes et mondiales

Au niveau international, des efforts coordonnés voient le jour pour lutter contre la pollution plastique. L’Union européenne, dans le cadre de sa stratégie pour le plastique, travaille à interdire les microplastiques intentionnellement ajoutés d’ici 2025. Des pays comme le Canada et le Royaume-Uni ont également promulgué des lois similaires. À l’échelle mondiale, des organisations comme le Programme des Nations Unies pour l’Environnement appellent à l’adoption d’accords planétaires pour réguler l’utilisation de ces particules plastiques dans les industries.

Rôle des consommateurs

Les consommateurs jouent un rôle crucial dans la lutte contre les microplastiques en cosmétiques. Par des choix éclairés, ils peuvent inciter les fabricants à adopter des solutions durables et encourager des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Comment identifier les produits contenant des microplastiques ?

Identifier la présence de microplastiques dans un produit peut être complexe, car aucun étiquetage spécifique n’est obligatoire. La liste INCI des ingrédients, disponible sur l’emballage, reste une ressource essentielle. Des termes comme « polyéthylène », « polypropylène » ou « acrylates copolymères », ainsi que les suffixes « -one », « -siloxane » ou « -polymer », indiquent souvent la présence de particules plastiques. Des outils numériques, à l’image d’applications qui scannent les codes-barres, permettent également d’obtenir des informations fiables sur les composants.

Pratiques durables et choix informés

Adopter des pratiques durables consiste à privilégier des produits certifiés par des labels écologiques ou biologiques, tels que ceux reconnus par Ecocert ou NATRUE. Ces certifications garantissent l’absence de microplastiques dans les formulations. Qui plus est, choisir des options contenant des alternatives naturelles comme la silice, le sucre ou les exfoliants d’origine végétale limite l’impact environnemental. En favorisant ces produits, les consommateurs encouragent une transition vers des cosmétiques écoresponsables et une meilleure préservation des écosystèmes.

Foire aux questions

Comment savoir si mon dentifrice contient des microplastiques ?

Pour identifier si un dentifrice contient des microplastiques, consultez la liste INCI des ingrédients. Recherchez des termes comme « polyéthylène » (PE) ou « acrylates copolymères », qui sont souvent des microplastiques. Préférez des dentifrices certifiés biologiques ou portant des labels écologiques, car ils excluent généralement ces composants.

Que sont les microbilles dans les cosmétiques ?

Les microbilles sont de minuscules particules plastiques, souvent de polyéthylène, utilisées dans les produits de soins comme exfoliants ou pour améliorer leur texture. Bien qu’elles soient non visibles à l’œil nu, elles s’accumulent dans les écosystèmes aquatiques et posent un problème environnemental majeur.

Quels sont les dangers des microplastiques ?

Les microplastiques polluent les océans, impactent les chaînes alimentaires et mettent en danger la vie marine. Chez l’humain, leur ingestion via les aliments ou l’eau contaminée peut causer des problèmes de santé, notamment des inflammations, des perturbations hormonales et des impacts sur le développement cérébral.

Pourquoi utilise-t-on encore des microbilles dans certains produits ?

Les microbilles sont économiques et efficaces pour offrir des propriétés exfoliantes ou améliorer la texture des cosmétiques. Cependant, leur usage est en déclin, car de nombreux pays interdisent leur présence dans les produits cosmétiques pour protéger l’environnement.

Quelles alternatives écologiques aux microbilles sont disponibles ?

Pour remplacer les microbilles, l’industrie utilise des ingrédients naturels comme les noyaux d’abricot moulus, les coques de noix broyées, le sel, le sucre ou la silice. Ces alternatives biodégradables offrent une exfoliation efficace sans polluer les écosystèmes aquatiques.

Quelles lois encadrent l’utilisation des microbilles de plastique ?

Plusieurs pays, dont la France, ont interdit les microbilles dans les produits rinçables. Par exemple, la France applique cette interdiction depuis 2018. L’Union européenne prévoit également de bannir les microplastiques intentionnels d’ici 2025.

Puis-je réduire mon exposition aux microplastiques ?

Oui, en choisissant des produits cosmétiques sans microplastiques, souvent signalés par des labels écologiques. Adopter des filtres à eau à domicile ou éviter les plastiques à usage unique peut aussi limiter votre exposition.

Quel est l’impact des microbilles sur les océans ?

Les microbilles, en échappant au traitement des eaux usées, se retrouvent dans les océans. Elles s’accumulent, polluent les écosystèmes marins et sont ingérées par les poissons, perturbant l’équilibre des écosystèmes aquatiques et la chaîne alimentaire globale.

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